L’AOA tient à remercier RVZ, Evelyne Madaoui, Samuel Renollet, Frédérique Lombardo et toute l’équipe qui nous a accueilli dans leurs locaux pour ce 7e Workshop!
Au cours de cette longue journée, il fut abordé :
• Le système FoolControl de Mikael Lubtchansky qui permet de piloter tous les réglages d’une RED Epic ou d’une Scarlett via un Mac, un iPad ou iPhone, le tout en utilisant une liaison Wifi.
• Un système de report de point et de focus sur poignées destinés aux optiques photos montés sur une caméra RED, développé également par Mikael Lubtchansky.
• La Power Box développée par RVZ pour leurs REDs.
• Une discussion sur les Black Shading et le capteur DRAGON.
• Le MoVI, système girostabilisé pour petites caméras, présenté par Eric Blanckaert.
• Les solutions de DIT de la société Be4Post ainsi d’une présentation de Silverstack.
FOOLCONTROL
Il s’agit d’une interface de contrôle wifi des caméras RED (Epic et Scarlett) développée par Mikael Lubtchansky.
Le système Foolcontrol est un programme qui permet de contrôler à distance l’ensemble des réglages d’une caméra RED via un ordinateur Mac, un iPad ou un iPhone connecté en Wifi. Procédant un peu comme la Redmote, ce programme offre des possibilités et une ergonomie beaucoup mieux étudiées, permettant une utilisation très intuitive.
Pour fonctionner, la caméra doit être équipée d’un module Wifi.
Pour l’instant, il y a le module Red Link Bridge de chez RED (mais qui ne permet pas de mettre une batterie V-Lock sur la caméra), ainsi qu’un petit module de chez Offhollywood, le HotLink.
Le module Wifi sur la caméra fonctionne de 2 façons :
- Soit de manière autonome (ad-hock) en créant son propre réseau. L’ordinateur se connecte alors directement au réseau de la caméra.
Dans ce cas, la caméra ne peut être contrôlée que par une machine à la fois (ordi, iphone…).
Ex : L’iPhone de l’assistant caméra contrôlant la caméra. - Soit en se connectant à un réseau Wifi déjà existant sur le plateau. Dès lors, caméra et ordinateurs rejoignent ce réseau et se retrouvent ainsi connectés.
Dans ce cas, jusqu’à 8 machines peuvent contrôler simultanément la caméra.
Ex : L’iPhone de l’assistant + le Mac du DIT contrôlent en même temps la caméra.
Il est aussi possible de se connecter à la caméra via un câble Ethernet (Ex : caméra sous-marine dans un caisson, inaccessible en wifi).
Une fois la caméra et le programme connectés, on accède instantanément à tous les réglages. Les modifs se font en temps réel. Aussi bien REC, ISO, RÉSOLUTION, VITESSE, SHUTTER que LOOK, OVERLAY, etc.
L’onglet PLAYBACK permet également d’accéder aux rushes sous forme de liste et de les relire à distance à travers la caméra.
Attention : il n’est pas possible de voir les plans sur le MAC ou l’iPhone à travers l’application. On peut juste piloter la caméra qui lit les plans via la sortie HD-SDI.
Pour un assistant caméra, le logiciel FoolControl signifie pouvoir piloter facilement la caméra à distance (grue, stead, caisson sous-marin, caméra difficile d’accès…).
Pour un DIT, cela signifie pouvoir faire à distance des ajustements de l’image via les LOOKS et ainsi fournir à la post-prod des images qui auront déjà en interne les bonnes metadatas pour l’étalonnage.
On peut aussi mémoriser tous ces réglages sous forme de Presets qu’on rappelle selon les configurations pendant le tournage.
Autre particularité : si on utilise un objectif photo avec autofocus, il est possible de piloter, via l’interface iPhone, le moteur interne de l’optique. On se retrouve avec une sorte de follow « virtuel » en Wifi. Il est possible de pré-graduer la bague, de faire des marques, d’aller automatiquement d’une marque à l’autre, de piloter le point du bout du doigt…
Pour plus d’informations :
http://mikasky.free.fr/foolcolor/foolcontrol/index.html
Les commandes de moteurs « on Board »
Autre fabrication intéressante de Mikael Lubtchansky
Grâce à ces deux petites molettes fixées sur les poignées bleues ou la crosse épaule, on peut gérer de façon autonome les moteurs internes (Focus et Diaph) des optiques Photo en montures Canon et Nikon.
Cet outil s’adresse aux cadreurs de films documentaires qui utilisent ces optiques sans avoir d’assistants dans leur équipe. Il est bien sûr très périlleux de tenter de faire un suivi de point en longue focale tout en cadrant le sujet mais dans de multiples autres situations, ces commandes s’avèreront très utiles !
Power Box
Samuel,de chez RVZ, nous a ensuite présenté leur ‘Power Box’ maison, boitier fixé à l’arrière d’une EPIC Dragon et qui permet d’avoir :
- 3 prises accessoires 12V
- 1 prise TC RED
- 1 prise accessoire 24V
- 2 sorties HD-SDI identiques (la réplique de celle derrière la caméra)
- 1 prise alimentation RED
- 2 prises USB sur le dessus
- 1 module WIFI interne
- et pour finir un Hot SWAP intégré
Cette accessoire fait envie quand on sait la difficulté à rassembler l’ensemble de ces possibilités sur une caméra RED DRAGON sans la faire ressembler à un arbre de Noël !
Black Shading de la RED DRAGON
La conversation suivante a porté sur les black shading. Ce que nous expliquait Samuel (info confirmée par le DIT Nicoals Diaz et d’autres assistants), c’est qu’avec le capteur RED DRAGON, il faut vraiment porter une attention toute particulière au black shading (Menu Calibration).
Au moment où vous faites votre mémoire de Black, la caméra tient compte de la température du Sensor (en °C) et du réglage du Shutter (d’où l’importance d’attendre que la caméra soit à température stabilisée, et non quelques secondes après son allumage). Si un de ces paramètres dérivent pendant la journée (T° trop élevée du capteur, shutter qui change en fonction de la vitesse choisie), le témoin T ou E va changer de couleur pour vous prévenir (en jaune ou rouge) qu’il y a un écart avec la balance actuelle.
Et si on ne fait rien, que se passe-t-il ?
Le risque, c’est d’avoir une montée de bruit dans les noirs, voire une légère dérive chromatique.
La caméra permet de stocker 4 mémoires en interne et autant que l’on souhaite sur une carte REDMAG qu’on archivera ailleurs.
Une fois le capteur à température optimale, on pourra par exemple, effectuer une mémoire au 1/50e, au 1/100e voire au 1/200e (ce qui permettra de s’adapter en fonction des vitesses choisies sachant qu’une balance sur le plateau prend plusieurs minutes). Il suffira juste de les rappeler par la suite.
Plus d’informations : http://www.red.com/learn/red-101/black-shading-calibration
System MoVI
L’autre atelier majeur de cette journée a été la décortication du System MoVI de chez FREEFLY.
En effet, les systèmes de stabilisation sont de plus en plus utilisés en tournage et il devient indispensable à tout assistant de savoir de quoi il s’agit !
Grâce à Eric Blanckaert, qui nous a brossé un portrait très complet de la machine et de ses possibilités, les assistants présents ont pu mettre la main sur la version M10.
Movi M5, M10 ou M15, trois modèles mais attention: chacun a ses avantages et ses inconvénients !
Avant tout, pour utiliser un tel système, il faut se préoccuper du poids et de l’équilibrage:
- Le poids limité du système implique un choix restreint de corps caméra : impossible de mettre une SONY F65 sur un Movi, vous vous en doutez! Les clientes sont plutôt RED Epic, Scarlett, DSLR, Sony F55… L’ARRI Alexa mini ne serait-t-elle pas une future alliée de choix ?
- L’équilibrage statique et dynamique de la machine va énormément dépendre du couple Corps Caméra/Optique. Comme nous l’avons vu ci-dessus, le poids de la caméra est vital et donc le poids des optiques aussi! L’utilisation de Cooke S4, de Zeiss Master Prime est délicate ! Ne parlons pas de l’équilibrage avec un 28-76mm Optimo…Optez plutôt pour des Zeiss G.O, T2.1, Ultra Prime, Cooke Mini S4, etc…
Les 2 modèles les plus utilisés en Fiction/Pub etc sont les M10 et M15 car ils permettent davantage de poids (4,5Kg pour le M10) et donc des systèmes Caméra/Optique plus évolués que le M5 qui lui, ne supporte que des poids légers (2,2Kg) comme les DSLR, Poket Camera etc…
- 2 Modes d’utilisation sont possibles: MAJESTIC ou DUAL
Le premier permet à l’opérateur seul d’asservir les mouvements et la stabilisation de la caméra à ces propres mouvements de bras. Il peut ainsi gérer seul le PAN/TILT. C’est le mode le plus simple et le plus utilisé à l’heure actuelle.
L’autre mode (DUAL) est celui qui combine l’opérateur MoVI et une tiers personne qui commande grâce à des Joysticks le PAN/TILT/. Ce mode beaucoup plus délicat à utiliser permet en revanche certains plans très spécifiques qui marient puissance de l’opérateur Movi (course effrénée…) et délicatesse d’un cadreur télécommande.
L’Application Android FREEFLY permet des réglages fins des moteurs de la machine. Une fois l’équilibrage statique et dynamique effectués, le cadreur va pouvoir choisir les réglages propres au plan à tourner (plus ou moins de force dans les moteurs, plus ou moins de sensibilité et une « fenêtre » réduite ou grande). A l’utilisation d’un tel système, il faut bien sûr penser aux harnais EASY RIG (plus le SERENE) et Walter Wassen car porter un MoVI et une caméra (soit presque 6kg) à bout de bras est un exercice très physique !
Pour finir la journée, la société Be4Post (avec à ses commandes Guillaume Poirson, Mathieu Straub et Christophe Heustache) nous a présenté une solution de DIT on-Set.
Nicolas Diaz, président de l’A-Dit, après avoir présenté la station, nous a ensuite détaillé les fonctionnalités du logiciel Silverstack, soft dédié au déchargement sécurisé des rushes.
Retrouvez ici des tutoriels vidéo sur l’utilisation de Silverstack :
https://www.youtube.com/watch?v=6rhkKFUHlbM – Tuto 1 : Offlaoding
https://www.youtube.com/watch?v=2Y-xUR6n6A4 – Tuto 2 : Generic Copy
https://www.youtube.com/watch?v=EOo_OQ2fFdI – Tuto 3 : Library
https://www.youtube.com/watch?v=4MOG7okdbgU – Tuto 4 : Reporting
https://www.youtube.com/watch?v=m1VzIp2zG3g – Tuto 5 : Wildcards
Plus d’informations :
• sur Silverstack : http://pomfort.com/silverstack/
• sur Be4Post : http://www.be4post.com/
En bonus
Retrouvez ici toute une série de documents de Phil Holland à propos de la RED DRAGON.