Après la chasse au poil…
Les 1er assistants caméra connaissent bien les problèmes liés aux caméras 35mm comme par exemple la vérification de la fenêtre et son nettoyage, mais à l’ère de l’ALEXA, de la GENESIS, RED, D21, et autres CANON 1D, quels sont les principes à retenir de cette expérience de la pellicule et quels nouveaux réflexes adopter ?
Faisons un petit point sur les problèmes liés à l’utilisation des capteurs photosensibles.
Évidemment il y a une grosse différence entre une fenêtre d’impression derrière laquelle défile une pellicule et un capteur fixe. Dans le premier cas, on a un support dynamique et « renouvelable » et dans le second, un support fixe et « périssable ». Il faut donc considérer le capteur comme un organe vital à surveiller de près car tout élément perturbateur qui vient s’y déposer ne sera jamais évacué par un défilement quelconque.
A l’heure actuelle, tous les capteurs sont directement protégés soit par un filtre passe bas anti-Aliasing soit par un filtre infra-rouge voire les deux la plupart du temps.
Ces « remparts » eux, ne sont par contre pas à l’abri des particules et demanderont aux assistants une surveillance régulière.
Comment repérer une poussière sur un support photo-sensible ?
Quelques exemples :
Avec un diaphragme plus fermé voilà ce que ça donne :
Nettement plus visible !
Comment vérifier la propreté du capteur ?
La vérification se fait en filmant un fond blanc uniforme (en faisant la mise au point à l’infini) avec une exposition assez forte (un blanc à 70%) en effectuant de légers recadrages. Recommencer l’opération en fermant d’un diaph puis deux, etc jusqu’à obtenir une exposition entre 0 et 30%.
Régler ensuite la caméra sur une sensibilité élevée (ou rajouter du gain) puis effectuer la même manœuvre que précédemment.
D’où vient la poussière ?
La première cause de dépôt de poussière vient de la manipulation lors des changements d’objectifs. Attention, l’utilisation de zooms n’est pas pour autant plus « saine ». En effet, ceux-ci peuvent générer un appel d’air à chaque changement de focale, le déplacement des groupes de lentilles crée un effet de piston qui va envoyer sur le capteur toutes les impuretés présentes derrière l’objectif.
L’usure des éléments mécaniques peut également créer des particules nuisibles. Ce peut être le cas par exemple avec l’obturateur mécanique de la D21. D’une manière générale, les poussières sont minuscules mais elles ont un certain volume (ce ne sont pas des tâches).
L’effet aspirateur
Nous avons donc vu qu’il existe plusieurs sources de poussières et de particules possibles. Il faut savoir qu’il y a un autre phénomène qui vient s’ajouter à cela.
Le capteur, de par sa nature, génère de l’électricité statique ce qui le rend très…attirant. Autrement dit, tout ce qui se trouve dans la chambre (même après nettoyage) finira sur la surface du capteur: un vrai cercle vicieux !
Prévenir et Guérir…
Cette opération doit être effectuée dans un environnement le plus sain possible afin d’éviter toute intrusion.
La caméra devra être légèrement inclinée vers le bas (ne surtout pas travailler avec la caméra « tête en haut »)
Voici par exemple la procédure de nettoyage du filtre conseillée par ARRI pour la D21 :
La poire est le plus simple, le plus économique, le plus écologique et le premier outil à utiliser !
Si cela ne suffit pas, un petit nettoyage par contact s’impose alors.
Pour cela il existe des Bâtonnets recouverts d’un tissu imprégné d’une solution non agressive que l’on vient frotter sur la surface du capteur. On trouve également des versions de Bâtonnets sur lesquels on applique un tissu à la main qu’on humidifie soi-même. Ces spatules sont à usage unique.
Un autre recours : le pinceau électrique.
Il s’agit d’un petit pinceau à poils très souples et qui se charge en électricité statique afin d’attirer efficacement toutes les particules au moment où vous allez le passer sur le capteur.
Où trouver les outils de nettoyage ?
Dans les boutiques de fournitures caméra évidement mais aussi auprès des sociétés qui les fabriquent comme:
http://www.visibledust.com/about_us_new.php
Pour finir
Il s’avère que pour certains, l’opération de nettoyage d’un capteur peut faire un peu peur, d’autres lui vouent un culte, il suffit de faire quelques recherches sur internet pour découvrir des stratagèmes assez originaux (http://www.fovegraphy.com/IonizerF.php). Mais il faut savoir qu’aujourd’hui les constructeurs ont bien intégré les problématiques d’entretien des capteurs. Tous les loueurs s’accordent à dire que les derniers capteurs CMOS et CCD, sont très hermétiques. Quand aux boitiers DSLR, plus sensibles aux manipulations, ils sont dotés d’un élément piézoélectrique qui évacue les particules accumulées sur le filtre ce qui, très souvent, règle le problème du premier coup.
Enfin, s’il n’y a rien à nettoyer, ce n’est pas la peine de s’acharner, au risque de créer des problèmes plutôt que d’en éliminer. Comme on le dit souvent sur les plateaux: « le mieux est l’ennemi du bien ».