Qu’est-ce qu’une légende urbaine dans les métiers du cinéma ?
Une chose que tout le monde sait ou croit savoir sans être vraiment capable de vous en donner une explication rationnel.
Levons donc le voile sur le cache avant en plastique des pare-soleil
Certains chefs opérateurs ne souhaitent pas nous voir mettre sur nos pare-soleil ces fameux petits caches en plastique conçus en fonction des couvertures focales.
Ils pensent, à tort ou à raison, que cela peut nuire à l’image finale.
Pure intuition ou vérité optique ?
Nous sommes allé voir les responsables optiques de loueurs caméra et voilà ce qu’ils nous ont dit (attention, sujet controversé) :
» La première réaction serait de dire que ça n’a pas d’incidence sur l’image, compte tenu de l’angle de champ de l’objectif, mais si on y regarde de plus près, d’un point de vue théorique et optique, ça ne peut pas être neutre.
On met quand même, devant la frontale de l’objectif, un cache (dans le cas du plus étroit) qui est beaucoup plus petit que la dite-frontale, et qui de ce fait coupe une partie des rayons censés traverser la lentille. »
On pourrait donc dire que dans certaines conditions de lumière extrêmes (puissante source de lumière « dans » l’image, flare rasant…), ces caches peuvent « peut-être » :
• se comporter comme une sorte de « diaph » avant le diaph et créer des phénomènes de « décontrastement » de l’image,
• créer un très léger phénomène de vignettage diffus sur les bords de l’image (pas nécessairement visible dans l’oeilleton au tournage).
Que le cache puisse agir comme un diaph ou qu’il créée un léger vignettage, cela se conçoit aisément. La pratique montre également qu’un cache plus petit que la frontale peut donner au flou sa forme rectangulaire, et non plus celle ronde du diaphragme, en particulier aux grandes ouvertures de l’objectif. Le cache agit alors comme une pupille. Cela rappelle le sentiment désagréable que nous donnait la série Zeiss GO dans les flous, avec ses diaphragmes triangulaires. C’est également à mettre en rapport avec les prises de vue de nuit, en ville, où la tentation est grande de poser le volet supérieur au ras du cadre pour se protéger au maximum du flare. Dès lors, les superbes ronds des lumières floues de la ville risquent d’être tronqués à leur sommet.
Conclusion ?
Prenez toujours avec vous les caches adapté à votre pare-soleil. Ils sont bien pratiques lorsqu’on ne peut utiliser ni volets, ni drapeau. Mais les chefs opérateurs obéissent au bon sens en nous recommandant de ne pas utiliser de caches plus petits que la frontale de l’objectif. Ils altèreront la pose, pourront induire du vignettage et déformer les flous.