Après de longs mois de pause forcée, Janvier 2021 a été l’occasion de se retrouver à l’invitation de TSF autour d’une discussion regroupant les différentes problématiques liées aux essais caméra. Une dizaine de membres de l’AOA a pu participer à cette réunion qui se voulait une discussion ouverte ayant pour but d’améliorer la communication des différents services avant, pendant et après les essais.
Nous tenons à remercier la société TSF pour son invitation ainsi qu’aux différents intervenants, Aurélien Taquet (Responsable technique caméra), Aurélien Branthomme (Superviseur Image workflow et color management), Franck Techer (Technicien optique), Catherine Viejo- Capus (Responsable d’exploitation), Yohann Pelisson (Responsable magasin) et Serge Graber (Responsable planning) d’avoir accepté cet exercice d’autocritique sur différents thèmes.
Aurélien Taquet a souhaité organiser cette rencontre en partant du constat que l’information peut parfois ne pas bien circuler avant l’arrivée des assistants sur le banc, ce qui a pour conséquence de ne pas prendre en compte certaines demandes. L’idée était donc de demander aux assistants leur avis sur les conditions dans lesquelles se déroulent leurs essais chez TSF afin de voir comment les améliorer.
Voici la synthèse de cet échange.
1 • EN AMONT DES ESSAIS
- Envoi des listes caméra le plus tôt possible
Il apparaît important que les listes caméra soient envoyées le plus tôt possible.
Une pratique courante, qui rend plus difficile le travail du planning, est la demande de devis par les productions avant même d’avoir reçu la liste de leur équipe technique. Cette habitude assez répandue (⅓ des projets) rend évidemment le travail du planning plus difficile. L’envoi d’une liste validée par l’assistant et le chef opérateur dès que possible permet de fluidifier la circulation de matériel et évite des doutes sur ce qui est demandé. Une liste plus en amont permet également d’avoir une visibilité sur ce qui pourrait manquer, même si la production ne valide pas le devis qui en découle. Au moins le planning peut booker ce qui est essentiel et nous prévenir de ce qui pourrait poser plus de difficultés.
- Liste détaillée et dialogue avec le planning caméra
Pour Serge Graber, la forme de la liste n’est pas vraiment un problème (Word, Pages, Mail…). En revanche, plus elle est détaillée, mieux c’est. Il rappelle que les assistants ne doivent pas hésiter à les appeler pour avoir des précisions ou des confirmations sur le matériel afin de ne pas être étonnés en arrivant sur les bancs.
Il peut être utile de préciser sur la liste à quels postes sont dévolus les différents écrans demandés (un écran pour la machinerie ne devra pas nécessairement répondre aux mêmes caractéristiques qu’un écran de pointeur).
L’application Camlist est très appréciée, mais attention au package sélectionné par défaut qui ne correspond pas forcément à la réalité de la demande (ex.: séries de focales incluant des hors-séries sélectionnés de base alors qu’elles ne sont pas souhaitées). Ne pas hésiter à bien préciser les choses essentielles.
Au niveau de la transmission de l’information, il existe une difficulté que l’on retrouve chez tous les loueurs à savoir ces fameux changements qui interviennent sur les listes et que les assistants découvrent seulement le premier jour de leurs essais. Il est à noter que si les assistants déplorent de ne pas être informés en amont quand ces changements de matériel interviennent, les technicien·ne·s de TSF ne sont pas forcément mis au courant non plus de ce qui est décidé entre les commerciaux et les productions et appliquent simplement cette liste négociée. Là encore, la solution reste de se tenir au courant en amont des essais de ce qui a été dealé entre la production et le commercial en appelant le planning. Idem si l’on a des demandes spécifiques en termes de configuration.
Les listes détaillées avec le nombre et l’identité précise des câbles sont généralement bien transmises au magasin, mais la gestion du flux de tournages sur les bancs d’essai rend généralement compliquée une préparation anticipée par celui-ci. Encore une fois, une demande spécifique peut être étudiée, mais il appartient aux assistants de prendre contact avec le magasin avant de venir.
Sur la question des datas, le package de base peut sembler parfois insuffisant. Il ne faut donc pas hésiter à anticiper en amont, en fonction du format, de le résolution et du codec, les besoins réels du tournage.
2 • PENDANT LES ESSAIS CAMÉRAS
- Service Optique
Avant l’arrivée sur le banc, le service optique applique toujours le même protocole : nettoyage, vérification des lentilles et de la mécanique de l’optique, passage en projection et recalage des optiques à 0 si elles ont été bougées sur le projet précédent.
Le projecteur est checké à chaque début de semaine.
Avec l’arrivée du grand format, le 21mm Cooke S4 utilisé jusqu’à présent comme optique de référence manque de précision et donne lieu à trop d’interprétations différentes. Il a été remplacé par un SIGMA 20mm plus piqué, plus contraste et avec une plus grande ouverture. Ce SIGMA couvre le grand format et peut être utilisé sur toutes les montures PL.
Il y a enfin l’idée de dédier une salle à la lecture des essais avec un ordinateur pour visualiser ses essais en natif sur un écran très défini. Cela serait utile pour des essais difficiles à lire et permettrait d’avoir une image plus définie qu’en sortie HD-SDI avec un downscale à 1920×1080.
- Service Caméra
Au niveau de la caméra, le protocole appliqué avant l’arrivée sur le banc concerne entre autres l’état du capteur, les rayures ou les pixels morts, les noirs, un contrôle des sorties caméra ; la dernière mise à jour du firmware est également appliquée.
Le calage caméra est fait avant le début des essais. Nous plaçons alors une étiquette de vérification de la caméra avec toutes les informations nécessaires dessus. Par la suite, ce calage est affiné avec les assistants sur les bancs.
Lorsque les caméras restent longtemps dans le stock sans sortir, elles sont remises en route périodiquement, car sinon l’électronique a tendance à connaître plus de pannes.
Au niveau des moniteurs, le protocole consiste à vérifier l’état de la dalle et la présence de rayures.
- Service Magasin
Une dernière demande en provenance du magasin concerne notre méthodologie sur les bancs : essayer d’éviter que plusieurs personnes d’une même équipe passent à la suite pour demander la même chose aux différents magasiniers.
- État des lieux du matériel et envoi des set-up caméra
Au niveau de l’état des lieux du matériel, il est évidemment conseillé de laisser, en fin d’essais, un exemplaire rempli des feuilles d’état des filtres, optiques et moniteurs ; le format numérique étant à privilégier, car il est plus facilement transmissible entre tous les départements et interlocuteurs.
TSF nous conseille d’envoyer les mémoires de Set-up et les LUTS cam à l’atelier si ces derniers doivent préparer une caméra additionnelle en cours de tournage.
3 • AU MOMENT DES RENDUS
Une des difficultés est de mettre en place un check commun au moment des rendus.
Il peut y avoir un décalage entre le rendu et la remontée de l’information concernant un problème sur un accessoire. Il ne faut donc pas hésiter à faire un état des lieux en commun au moment des rendus avec un technicien si l’on pense qu’il y a un problème spécifique ou un doute, à noter les numéros de série et à prendre des photos pour éviter des incompréhensions ultérieures.
4 • INVESTISSEMENTS/TENDANCES
La réunion s’est achevée sur un échange autour des potentiels investissements matériels de TSF.
La fréquence de sortie d’un matériel est régulièrement analysée ce qui permet de voir ce qui sort beaucoup et intéresse plus les tournages, et qui nécessite donc un renouvellement plus fréquent.
Concernant nos envies de nouveaux équipements, il nous est rappelé de ne pas hésiter à mettre dans nos listes des équipements qui n’apparaissent pas forcément dans leur catalogue, car cela leur permet de voir les tendances et d’investir si la demande est forte ou nécessaire dans un cas très spécifique.
Une remarque a été faite sur le catalogue du site qui, pour nous assistant·e·s, ne semble pas suffisamment pratique en termes de recherche. En tout cas aucun assistant présent n’a confié s’y fier et préfère se renseigner directement pour connaître l’évolution du parc matériel.
En dernier lieu, Aurélien Taquet a évoqué la possibilité de faire des démonstrations de nouveaux matériels (pris en location par TSF pour l’occasion), le temps de voir avec les assistants s’il est pertinent d’investir dessus.