Invisibilisation, travail gratuit, clauses immorales, illégales de leurs contrats et autres abus sont dénoncés sur une page Facebook créée mercredi dernier par deux professionnelles : “Paroles de scénaristes” est déjà suivie par 1500 personnes.
https://www.facebook.com/parolesdescenaristes/
En à peine trois jours, une cinquantaine de témoignages y ont été publiés. Ils dénoncent le manque de reconnaissance, l’invisibilisation du métier, mais aussi les humiliations et les rabaissements… Dans un condensé de tous les maux du secteur, les scénaristes décrivent une situation inquiétante.
Les dérives dénoncées par les scénaristes ne datent pas d’hier, mais c’est une récente décision du CNC qui a mis le feu aux poudres : au passage en commission d’aide à la réécriture de son scénario de long métrage, la scénariste découvre qu’elle n’a pas été invitée. C’est le réalisateur seul que la commission veut entendre. Il n’en a pourtant pas écrit une ligne. Le projet sera recalé sans qu’elle ait pu s’exprimer.
Ou encore cette autre curiosité de la même commission, relayée sur les réseaux sociaux quelques jours avant la création de “Paroles de scénaristes” : au mois d’octobre dernier, une réalisatrice décroche l’aide à la réécriture alors même qu’elle est membre titulaire de la commission chargée d’attribuer cette aide.
Le milieu du scénario est en mutation depuis plusieurs années. Avec cette libération de la parole, il revendique sa place mise à mal par la politique des réalisateurs-auteurs bien ancrée dans les mentalités et les pratiques du cinéma français.
Depuis la création d’un syndicat (la Guilde des scénaristes en 2010) les scénaristes s’organisent et se rassemblent aussi en collectifs afin de mieux défendre leurs droits et renverser ces pratiques. Rappelons-le : pas de scénario, pas de film.
Tous les témoignages de « Paroles de scénaristes » sont accessibles sur Facebook, Twitter et Instagram…